Notre habitat est le lieu où nous passons le plus clair de notre temps. Il est important qu’il soit le plus sain possible afin que l’on puisse s’y ressourcer au mieux. Au plein cœur de l’hiver, nos maisons (ou appartements) nous permettent de cocooner bien au chaud en attendant des jours plus printaniers.
Le froid est arrivé hier et les températures descendent ; heureusement il nous a aussi ramené le soleil que nous avions très peu vu depuis 2 semaines! Dès les 1ers frimas, on se love avec délice dans des plaids moelleux et chauds, on ressort nos beaux lainages et on passe plus de temps dans nos intérieurs, bien à l’abri. Le même jour, une amie demandait des conseils car elle doit faire des travaux chez elle pour repeindre les murs, retapisser certaines pièces et peut-être aussi changer de moquette. Elle se demandait si des produits spécifiques existaient en Bio et Naturel pour la rénovation. Excellente question! A laquelle j’ai plaisir à vous faire partager mes réponses sur le sujet:)
Être au chaud à l’intérieur c’est bien. Mais si on se pollue en raison de notre environnement décoratif, alors là, le problème est grave.
La Qualité de l’Air Intérieur (QAI)
La pollution intérieure impacte notre santé en fonction des substances et des quantités. Les polluants chimiques peuvent provoquer des irritations de la peau, du nez, de la gorge, des yeux, une sensation d’inconfort, un état de fatigue, des nausées, une hypersensibilité aux odeurs. D’autres peuvent être responsables de maladies : eczéma, allergies, asthme, troubles de l’équilibre, de l’appareil digestif. Plus grave, le formaldéhyde et le benzène sont des gaz cancérigènes. La présence de tous ces polluants chimiques dans l’air de nos maisons est une des causes de l’augmentation importante des allergies, surtout chez les enfants. (Sources : OMS / INVS) Evidemment, on peut imaginer que d’autres maladies seront découvertes au fil du temps.
Les effets des polluants sur la santé peuvent se répartir en deux groupes :
- les effets liés à une exposition à court terme. Il s’agit de symptômes survenant dans des délais brefs (quelques jours, semaines) après l’exposition; par exemple, des symptômes d’irritations de la peau, des muqueuses ou du tractus respiratoire, des nausées, des céphalées / migraines, etc.
- les effets liés à une exposition de longue durée (plus d’un an). Il peut alors s’agir de pathologies respiratoires, neurologiques, etc., jusqu’au développement de certains cancers.
La présence de polluants n’implique pas nécessairement des conséquences sanitaires. Leurs effets dépendent du type de polluant(s), de sa (leur) concentration, de la durée d’exposition (temps passé en présence du polluant) et de la sensibilité de chaque individu. (Source : Gestion de la QAI / INVS).
La QAI varie donc selon les matériaux utilisés dans notre habitat et également selon l’histoire et l’état du lieu. Par exemple, dans des pièces humides ou suite à une inondation, il peut se développer des moisissures qu’il est peu recommandable de respirer. Ainsi, la présence de moisissures dans une chambre est un risque non négligeable pour la santé du fait du temps de contact entre le système respiratoire et les composés dangereux. En effet, la présence de moisissures génère des toxines (mycotoxines) et des COV (Composés Organiques Volatils) pouvant être toxiques. La concentration dans l’air et la poussière de spores de moisissures est un facteur allergisant. Une présence qui peut également déclencher des pathologies respiratoires (rhinite, bronchiolite, toux, eczéma, asthme), des céphalées, de la fatigue et des infections.
Mes astuces pour améliorer la qualité de votre air intérieur :
- 1ère astuce : Règle de bonne pratique quotidienne : faire aérer tous les jours. Toutes fenêtres ouvertes, si possible en début de journée (éviter les heures de pointe si vous êtes en ville). 10 minutes suffisent en général pour renouveler l’air de la pièce. Dans les cas d’humidité importante, il faut aérer davantage, voire utiliser un déshumidificateur.
- 2ème astuce spécial moisissures (et autres saletés) : le vinaigre blanc, fonctionne très bien pour tous types de champignons, y compris les joints de baignoires.
- 3ème astuce : utiliser des produits sains et naturels. On les a oublié ; alors quand vous avez besoin d’un produit chimique, commencez par chercher sur internet les fameuses « recettes de grand-mère ».
- 4ème conseils : a priori, ne croyez pas ce que la publicité vous fait miroiter. Soyez vigilants et prenez le temps de vous renseigner auprès d’autres sources.
La recette de la colle à papiers peints :
Concrètement pour mon amie (souvenez-vous, celle dont je vous parlais au début de cet article), je lui ai conseillé de préparer elle-même sa colle à papiers peints…elle a ouvert de grand yeux étonnés:) Et oui, juste de l’eau et de la farine. Ça peut donner des gâteaux…dans la bouche c’est très bon, miam! Ça peut aussi servir pour coller les lés de papiers peints…et vos poumons vous diront merci! (au lieu de respirer des composants chimiques pendant des semaines, voire des mois/années). De l’utilisation dépendra la recette:) dans les 2 cas, il faudra faire cuire. Merci Monsieur Gluten, enfin vous nous servez à la perfection ! Voici donc la Recette de la colle à papiers peints façon écolo:) par Esprit Cabane.
Les peintures :
Idem pour les peintures pour murs. Vous avez des peintures magnifiques à base de pommes de terre ou de lait (merci la fameuse caséine!) et de colorants (les poudres minérales ou végétales naturelles…typiquement les terres de couleurs ocres, jaunes, orangées… Il suffit de regarder la palette de coloris proposée par Dame Nature pour trouver votre bonheur pour votre intérieur!
Voici le nuancier de colorants naturels d’un fabricant : la gamme est large. Les coloris du rendu final dépendront des concentrations de pigments. En gardant à l’esprit, qu’en matière de colorants naturels, vous aurez souvent des coloris doux car au-delà d’une certaine concentration les pigments « saturent ».
Pour vos peintures, 2 solutions s’offrent à vous :
- Vous aimez le fait-main, ou vous avez envie de tester des recettes très peu onéreuses en ingrédients, ou encore vous souhaitez tester la méditation de pleine conscience du Maitre Thich Nhat Hanh (Village des Pruniers) : alors saisissez cette occasion et lancez-vous! Dans ce cas, je vous recommande le très beau et inspirant site de Nathalie Boisseau pour dénicher la formule qui conviendra à votre projet. Elle a compilé ses meilleures recettes dans des ouvrages inspirants que je vous recommande :
Peindre et décorer au naturel (Tome 1-Faire soi-même peintures pour murs et boiseries, enduits, colles et mortiers)
Peindre et décorer au naturel (Tome 2-Recettes d’enduits, de peintures et de patines écologiques)
- Vous n’avez pas le temps ou l’énergie ; dans ce cas, veillez à embaucher un artisan qui pense et travaille bio et naturel. C’est une question d’éthique et de valeurs. Vous pouvez vous rapprocher des vendeurs de matériaux sains et naturels dans votre région et ils vous conseilleront des artisans. Au mieux, vous trouvez cette perle rare et tout va bien. Dans le cas contraire, vous trouverez un artisan classique qui sera d’accord (si vous devez argumenter pour le convaincre, changez d’artisan) pour utilisez les matériaux que vous désirez. Dans ce dernier cas, n’hésitez pas à en rajouter (non, ce n’est pas une lubie de bobo snob qui s’la pète), à dire que vous avez une santé très fragile et que vous êtes extrêmement sensible aux odeurs et aux produits chimiques (l’argument santé est parfois le seul qui soit accepté par certaines personnes un peu obtues).
Selon le travail de peinture, les artisans pourront soit préparer leur enduit/peinture à la main, soit acheter des pots prêts à l’emploi.
Les colles :
Autre point concernant la rénovation des moquettes et autres matières à coller : attention aux colles. Nombreuses sont celles que vous sentirez et dont vous ressentirez les effets nocifs si elles sont purement chimiques. Portez donc la plus grande attention au choix de ces colles, véritables concentrés polluants de composés solvants volatils.
Autres travaux & matériaux :
Isolation (laine de moutons, chanvre…), construction (brique, argile, terre, paille…), étanchéité, protection et traitement des bois, sols et revêtements muraux, énergie, chauffage, éclairage, produits d’entretien (Le ménage au naturel), eau, ventilation, ustensiles de cuisine… la liste est longue des éléments que l’on peut améliorer et assainir au sein de notre habitat. J’écrirai d’autres articles. N’hésitez pas à vous renseigner par vous-mêmes.
Dernier conseil : au début cela peut sembler fastidieux de s’intéresser à ces nouveaux produits inconnus jusque là : c’est tout à fait normal puisque vous débutez peut-être de zéro. Quoi de plus beau que de changer pour prendre soin2soi 😉 ? Accrochez-vous, cela en vaut la joie (et non la peine!) pour vos proches et pour votre santé!
Mes réalisations personnelles :
Avant de terminer cet article, je souhaite partager avec vous mes expériences de débutante en matière de peinture à la chaux 😉 Car tout cela ne serait que théorique si je n’avais pas expérimenté la solution ‘travaux écolo et naturels’ dans un lieu.
C’était une maison abandonnée depuis une dizaine d’année qui souffrait d’une très grande humidité ayant tout un pan de mur accolé à une colline. Jusque là, l’ancien occupant traitait chaque année en passant 1 à 2 couches de produit chimique anti-humidité et repeignait le tout avec 2 couches de peinture acrylique. Tous les pans de murs en contact avec la colline étaient humides et moisis.
1ère règle : j’ai donc aéré tous les jours le plus possible (plusieurs heures, voire toute la journée quand c’était possible). Ensuite, j’ai brossé les murs avec du vinaigre blanc et une brosse en chiendent. Jusque là, tout allait très bien. Ensuite, j’ai fait l’erreur de passer 1 couche du produit anti-humidité sur les conseils de l’ancien occupant. Et là, horreur, la fenêtre de cette pièce est restée ouverte pendant des semaines tellement ça sentait mauvais la chimie…rien que d’arriver dans la pièce contiguë, j’avais mal à la tête. Je me suis dit qu’il fallait trouver une solution car les champignons réapparaissaient (ils étaient incrustés dans le mur) et il était hors de question de passer une 2ème couche de cet horrible produit.
La réponse était très claire dans ma tete : c’était la chaux! Elle a des qualités antifongiques (anti-champignons), antibactérienne (quelles bactéries se cachaient donc avec les champignons?) et assainissante (quand on lit ce mot, on ne réalise pas toujours ce qu’il représente) et laisse respirer les murs sur lesquels elle est posée. Je me suis donc mise en quête d’une recette. Mon principal problème était que la chaux (produit naturel) ne s’applique que sur produit naturel. Or, dans mon cas, nous en étions loin avec toutes ces couches superposées de produits chimiques. Et je ne voulais pas décaper le mur, car j’aurais alors respiré les composés en essayant de les décaper. Donc je voulais recouvrir le tout. Les 1ers conseils que j’ai lu disaient tous de mélanger la chaux à du sicalatex (produit-colle non respirant…donc le contraire de la respiration que je souhaitais que la chaux fasse sur les murs). Je m’en suis donc détournée. Quitte à mettre de la colle, autant mettre la moins toxique possible : j’ai demandé à un artiste peintres et j’ai donc opté pour la colle vynilique (= colle multisupport pour bois, carton…). Restait à choisir les colorants : j’ai opté pour des terres minérales et des poudres végétales. Et je me suis lancée! J’ai un peu tâtonné au début pour adapter ma recette (c’est comme la cuisine, il y a une part d’intuition). Et j’ai finalement déterminé la meilleure recette pour ces murs : un simple mélange de chaux aérienne, d’eau et de colle.
Le résultat : bluffant grâce à l’assainissement qui a été immédiat dès la 1ère couche. 3 ans plus tard, les champignons ne sont pas revenus, la peinture est nickel (pas une trace de tache). L’air est plus agréable. L’humidité est bien moindre. La pièce est moins froide. Le prix de revient est imbattable. L’aspect velouté de la chaux m’épate! 🙂
Les moins : le temps passé a été important en raison des larges surfaces à repeindre. Etant débutante, pour les premiers essais, je n’ai pas refait l’enduit (le ré-agréage du mur) donc il y a des imperfections. Mais je ne trouve pas cela gênant pour une maison ancienne. 🙂
A bientôt et prenez soin de vous!
Merci merci merci
Merci! 🙂